19. juil., 2022
Phase 4.2 Nong Khai "Lee découvre la vie à la ferme"
Dans cette seconde phase de mon séjour à Nong Khai, j’arrive dans une ferme-auberge. Le concept : la ferme est adaptée pour accueillir des visiteurs qui donnent un coup de main en échange du gite et du couvert. En gros c’est du woofing, mais en version plus soft de type « découverte». Normalement, le woofing c’est minimum 8h00 de travail par jour pour être logée et nourrie gratuitement en échange, mais en Thaïlande la loi n’autorise pas le pays à un tel business car cela participerait à augmenter le chômage des thaï, donc le visiteur doit payer quelque chose car il reste « un touriste » et non un « travailleur ». Donc la ferme qui m’accueille « Suwan Organic Farmstay » propose un concept de travail de type découverte. En gros, les visiteurs paient une modique somme journalière pour avoir en échange le droit de se loger, de manger 3X par jour et de participer aux nombreuses activités que proposent la ferme sans aucune obligation. Ainsi, si on le désire, on peut découvrir la permaculture, planter du riz, découvrir la construction naturelle, le compostage, le tout max 2 à 3 heures par jour. Généralement on débute vers 8h00 pour finir vers 11h00, ensuite la chaleur est telle qu’il n’est plus possible de travailler à l’extérieur!
Mon expérience à Suwan Organic Farmstay :
J’arrive avec mon taxi au milieu de l’après-midi, l’air est tellement lourd, la chaleur écrasante. Le chauffeur n’a pas l’air rassuré car il ne connait pas l’endroit et la route pour y arriver semble bien pourrie, je le convaincs d’aller jusqu’au bout. En arrivant, personne pour m’accueillir et pas un seul panneau précisant s’il s’agit bien de la ferme « Suwan ». Je compare donc le lieu aux différentes photos trouvées sur le net pour être sûre d’être au bon endroit. Ca à l’air d’être bon… Au bout d’un moment, je croise une personne qui finit par aller chercher Manu, le gérant. Il dormait… Et oui, à cette heure-ci pas un chat dans la ferme, tout le monde se barricade à l’intérieur et dort, il n’y a rien d’autre à faire… ;). Je découvre mon bungalow: simple mais fonctionnel avec comme d'hab des lézards (parfois même énorme => voir photos) et des fourmis un peu partout! Comme d’habitude, je m’attendais à être la seule en ce moment, mais à ma grande surprise, pas du tout ! Manu me dit qu’il est complet et qu’il attend même que je parte pour y loger un couple de malaisiens qui souhaient séjourner plusieurs mois pour apprendre la permaculture. Je me dis chouette, je vais rencontrer du monde ! En effet, le soir, je fais la connaissance de notre chouette équipe du moment : Olivier, Valérie, puis un petit couple sympa d’une vingtaine d’années : Barbara et Rémi. Ce sont tous des francophones aux différents profils. Manu, le gérant Belge d’origine et sa femme Suwan Aun Thaïlandaise d’origine, m’expliquent que la plupart des gens qui viennent ici ont généralement 2 profils. Le premier : des gens qui veulent se lancer dans la permaculture et apprendre sur le terrain comment faire. Le second profil : des voyageurs qui veulent voyager « autrement » d’une façon plus authentique et proche de la vie locale. Il est évident que j’appartiens à la seconde catégorie. Après la rencontre des autres visiteurs, le lendemain on met rapidement la main à la patte avec la première « corvée » : planter le riz ! Alors c’est une sacrée expérience, déjà faut se lever à 6h30 du mat et débuter à 7h30 pour pas se chopper une insolation. Pour ceux qui mangent du riz hebdomadairement mais qui sauraient pas comment ça pousse, je peux tout vous dire à présent!
1. Donc déjà on garde un peu de riz de la récolte précédente, on sème le riz dans un champ.
2. Pousse alors des « brins de riz », ça ressemble à des sortes de tiges vertes d'une vingtaines de centimètres.
3. Ces tiges, on les ramasse pour ensuite les planter par bloc de 5-7 à la fois dans un fond d’eau en les espaçant d’environ 10cm=> ce qui forme les rizières.
4. Ces tiges vont pousser pendant en tout cas 5 mois avant de donner les grains de riz qu’on connait
5. On termine par ramasser (le plus souvent à la faux) le riz
Donc moi j’ai participé à l’étape 3 du processus de plantation du riz. Ben je peux vous dire que ça craint bien... Bon on s’en doutait déjà mais le fait de le vivre: oui ça casse le dos, oui c’est fatiguant et après 1 heure on a l’impression d’en avoir fait 3 et les thaï quant à eux, font ça 9h00 par jour…
Donc après cette expérience, je ne vois plus le riz de la même façon, je connais désormais la valeur de chaque grain ! Une expérience que je recommande si vous êtes pas encore trop mal « foutu » physiquement.
Le lendemain, j’aide l’équipe à préparer et à planter les semis de haricots. D’abord, il faut commencer par remettre la structure à jour. Comme vous le savez peut-être les haricots ben ça pousse, très, très haut ! (comme dans le conte « Jacques et le haricot magique). Du coup, on créé d’abord une structure en bambou, le but c’est d’utiliser tout ce qui est naturel et de récupérer les déchets pour nourrir d’autres plantes. Donc on débroussaille les anciennes lières d’haricots, on dépose les « déchets » de plante autour d’autres arbustes pour qu’ils se nourrissent des nutriments, on coupe du bambou pour les utiliser en tant que tuteur, on assemble les bambous entre eux, on sème les graines de haricots. Ça parait tout con et tout simple dit comme ça, mais chaque étape prend un temps fou et une énergie de malade, le tout sous une chaleur à crever ! Je leur tire mon chapeau car eux c’est leur quotidien !
Le samedi et dimanche, c’est : jours de « repos » : j’en profite avec le groupe pour visiter les environs. On vise « un lac » pour se baigner, on enfourche nos scooters et c’est parti ! Bon… on comptait sur le sens de l’orientation de Barbara mais on fini par se perdre. On est tous les 5 comme des cons au milieu de nulle part, l’une d’entre nous n’a quasi plus d’essence et en plus on se prend le pluie ! Je finis par reprendre le lead et avec l’aide de google map (merci !) on trouve de l’essence (ouf) et enfin un lac ! Bon… le lac trouvé est pas terrible, il ne donne pas envie de se baigner mais il y a des barques de pêcheurs ainsi qu’un coin sympa pour pic-niquer, sans compter sur les locaux qui nous regardent comme des extraterrestres mais n’hésitent pas à nous saluer et à nous sourire ! Ah que cette population est sympa ! Tout comme ce groupe de thaïlandais qu’on a rencontré le lendemain dans un bar. L’un d’entre eux avait gagné au loto et il avait réuni sa famille et ses amis pour fêter cela. A un moment, il se lève et donne littéralement une somme d’argent à chaque membre de sa tablée. On les regarde, on se demande ce qu’il se passe et le mec vient vers nous pour nous « donner de l’argent » : tellement il était heureux, qu’il voulait partager ! On refuse son offre généreuse. Le groupe part avant nous et à la fin on apprend qu’ils nous ont payé les boissons et offert même de nouvelles boissons « pour la route » ! Des inconnus ! Vous le croyez vous ? Leur générosité c’est quand même quelque chose !
Le site de la ferme-auberge:
https://suwan-organic-farmstay.com/